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forcément coupables
27 octobre 2006

60 ans de liberté -dont de presse- pour en arriver là, c’est douloureux.

Revenons, au grand C, celui de GluCksmann. Le philosophe, l’essayiste, dont la réputation n’a rien de surfait, puisque comme lui B-H Levy et Alain Finkelkraut disposent d’une renommée parfaitement fagotée.

Philosophe et essayiste, soit, la France a besoin de ses/ces intellectuels qui font le rayonnement des Lumières. Mais pourquoi, doux Jésus, Grand C est-il présenté et marionettisé comme spécialiste de la Russie? Passant sur une radio complaisante il y a quelques années, il affirma sans férir ni sans être contredit que la Russie n’avait jamais fait que piller la culture occidentale… Sans doute pensait-il à PouTchkine ?? 

Il est ces derniers temps de tous les débats sur la Russie, l’Ami de Politkovskaya -qui n’est malheureusement plus là- pour le soutenir dans son combat héroïque et acharné contre le monstre russe et son président sanguinaire. Antenne 2, Arte, et hier jeudi BFM, la radio des grands débats « nécessaires mais difficiles ».

Tout son credo tient en quelques mots : les Russes sont des sauvages justes bons à massacrer d’innocents tchétchènes, et ce credo est désormais agrémenté de la considération suivante jetée hier sur antenne, selon laquelle 50% de la population russe et composée d’une plèbe inutile qui, pour les hommes, sombre dans l’alcoolisme, pour les femmes dans la prostitution.

Voilà qui est bien insultant, mais cette bave ne souille que ses lèvres et sans doute le micro qu’on lui tend.

Ecoutez-le, sur BFM http://www.radiobfm.com/index.php?id=pagesearch&tx_radio_pi9[emission]=6.

En terme de spécialiste, le poly-philosophe essayiste ne développe ni argumentation ni analyse, rien n’établit sa connaissance du sujet, hors sa hargne. Quelque sujet qu’il aborde dans le prurit russe, c’est le sabre entre les dents, sans discernement.

Pour lui faire la claque et le draper, Hélène Blanc n’est jamais loin pour l’accompagner dans ces assauts, avec un certain semblant d’analyse et des connaissances heureusement plus élaborées. Hier jeudi, BFM leur avait adjoint François Roche, qui montre dans ce débat qu’il est plus un adepte de la tronçonneuse que du bistouri quand il prétend analyser ce qui détermine le devenir de la Russie. Malgré quelques pépites méritoires dans sa revue Russia Intelligence, qui alimente la vraie élite de nos sociétés (sociétés au sens commercial).

Alors quoi ? Rien. A ce degré, ce n’est plus grave. Mais l’une ou l’autre question :

  1. Y a-t-il débat lorsque 3 spécialistes autoproclamés s’érigent en tribunal, goupillonnent l'anathème des vrais démocrates? Comme le célèbre et regretté procureur de Staline, VICHYNSKI ? Sans contradiction aucune ? Sans redouter mensonges et raccourcis?
  2. Ceux qui pratiquent ce journalisme veulent en venir où, à quoi et pourquoi?
  3. Que faire de GluCksmann ? Voilà un grand débat, de chaque jour de la semaine, ou presque. Là, Noëlle Lenoir n'y suffira pas.

Soixante ans de liberté -dont de presse- pour en arriver là, c’est douloureux quand même.



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