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forcément coupables
12 octobre 2006

Poutchkine avec T, Glucksmann avec un grand C…

Très belle série de reportages, sur ARTE, à l’occasion de la soirée en hommage à la journaliste Politkovskaya. Désormais journaliste martyre du régime poutinien, avant même que l’on n’ait l’ombre d’une idée sur les commanditaires possibles de cette criminelle lâcheté.

Quoi qu’il en soit, ARTE présenta donc hier soir, 12 octobre, un reportage simple, bien fait et honnête sur ce que vivent les journalistes en général, particulièrement en province, confrontés aux petits magnats-malfrats locaux, à leurs sbires et à leurs acolytes de la milice. Ces derniers, solidement acoquinés et soudoyés, s’activant surtout à ne pas démasquer les auteurs d’agressions et de meurtres.

Bien sûr on en déduit que ces journalistes ont un courage mêlé d’abnégation, et que la Russie a bien du chemin à faire pour rendre à leur profession l’efficacité et le respect qu’elle mérite, et la sécurité dont elle a besoin pour exercer et s’améliorer. Certes les journalistes ne peuvent mener leur mission dans ce mélange malsain, intimidations des puissants d’une part, convictions courageuses d’autre part, dans une disproportion de moyens qui rend le combat très inégal.

En conclusion de cette série de reportages, voilà qu’apparaissent à l’écran les deux inévitables polichinelles de notre conscience démocratique : Alain Ménard et André Glucksmann. Le premier, très imbu de la crédibilité qu’il pense avoir encore, le second hoquetant sa hargne comme à chaque fois que l’on traite de la Russie, des Russes et de leur culture. Avec ces deux là, ce n’est pas un débat, mais un réquisitoire digne des procureurs de Staline, ou plutôt de Trotsky dont nos deux hérauts de la démocratie se revendiquaient lorsqu’ils montaient aux barricades, avant de monter aux plateaux de télé.

Conclusion plaisante de Glucksmann, avec son grand C : Politkovskaya a subi le même sort que celui de PouTchkine, si si le poète avec un grand T comme il le prononce, celui qui osa dire la vérité au Tsar, et fut victime d’un complot ourdi au « Kremlin », nous dit-il. Le Kremlin de Moscou, s’entend, quand le siège du pouvoir était à Saint-Pétersbourg…

Quiconque a lu une biographie de Pouchkine apprend que l’écrivain bénéficiait de la protection personnelle de l’Empereur Nicolas I. Et que s’il y eut soupçon de complot, c’eût été dans l’entourage du ministre de l’intérieur, Arakcheev, et d’une sorte de camarilla homosexuelle centrée autour de l’Ambassadeur de Hollande, van Heeckeren. Voir à ce sujet l’enquête très fouillée de Bernard Kreise publiée par « Bibliothèque Ombres », en préface de la lettre qu’adressa le poète Joukovski aux parents de Pouchkine, pour leur reporter les derniers instants de leur fils. Un chef d’œuvre.

Glucksmann aussi est un Chef d’œuvre, avec un grand C, quoique légèrement aveuglé, mais étonnamment incontournable dans les « débats ».

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