Deux destins du monde du journalisme
Deux
destins du monde du journalisme se sont télescopés, tragiquement, ces derniers
jours.
Celui d’une
journaliste russe froidement abattue dans son immeuble, par un individu qui ne
lui a laissé aucune chance.
Celui d’un
journaliste anglais, Terry Lloyd, dont on sait maintenant qu’il fut blessé lors
d’un échange de tirs en Irak, puis froidement
achevé par un valeureux soldat US libérateur de l’Irak.
Dans le
premier cas, l’émotion populaire démultipliée par l’émotion médiatique dénonce
largement le coupable: un président aux tendances totalitaires, qui a mis
en place un système meurtrier pour la libre expression. C’est une hypothèse,
qui par ailleurs tient mal la route, car le pouvoir central avait tout à perdre
dans cet assassinat.
De l’autre
côté, l’auteur est connu, ainsi que l’autorité à laquelle il appartient :
et l’émotion populaire inversement proportionnelle, réduite à peu de chose par
l’absence d’émotion médiatique.
L’important
dans ces deux cas, si l’on suit cette logique, n’est pas le journaliste, sa
valeur éthique et la perte que cause sa mort à la démocratie..
L’important
dans cette logique est l’usage que l’on fait de la victime pour accuser, et
atteindre, la cible.